J’me suis lancé dans cette « aventure » il y a de ca 6 mois à peu près. L’idée était bien plus lointaine mais c’est le temps qu’il m’a fallu… Il y avait seulement quelques mois que j’avais pris conscience de la nécessité du truc, de mon incapacité à y échapper. C’était ça ou en finir. Rester à trouver le courage de se lancer.

A ce moment là, rien n’était clair dans ma tête. Le problème était séparé en deux parties. Le coté social pour lequel il était primordial de pouvoir passer enfin au masculin (et donc le changement d’état civil étant le but suprême), et le coté intime pour lequel j’étais conscient de ne pouvoir jamais atteindre ce que je voudrais (pouvoir me regarder nu dans une glace et voir un corps masculin).

En dehors de ca, rien n’était clair… Des poils, des muscles, un torse… On met un pied devant l’autre, et on verra bien. A ce moment là, je n’avais même pas pensé aux autres effets des hormones (voix par exemple), il y en avait même que je n’imaginais même pas (« pousse » du sexe…), et c’est marrant parce que ce sont ces effets là que j’attends maintenant le plus impatiement (ça et un torse plat !!!).

Ce qui est le plus bizarre, c’est de voir a quel point les choses deviennent rapidement insupportable une fois qu’on ose enfin dire haut et fort ce qui nous ronge. Je me rappelle avoir pensé inutile de me bander le torse au vu de mon peu de poitrine. Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que ca devait faire parti des choses qui me trahissent.

Je me souviens du premier jour où j’ai mis cette bande, j’ai sorti ma chemise préférée et j’suis allé en cours, en marchant pour la première fois en bombant le torse. J’me sentais bien ! Et maintenant, je suis incapable de sortir sans ce truc qui me compresse, ce qui est paradoxal quand on sait comme j’peux me sentir mal la dedans tellement j’ai l’habitude d’etre au large dans mes fringues.

Au final, les idées font leur route. Il y a ce qu’on veut, ce qu’on ne veut pas, ce qu’on croyait ne pas vouloir… Le tout est de trouver son équilibre que se soit sur le plan social ou dans l’intimité. Ce qui nous choquait devient naturel. Pour d’autres trucs, c’est l’inverse qui se produit. Ce qui était naturel devient choquant.

Par exemple pour le prénom et des termes féminins. J’ai du plus en plus l’impression qu’on ne s’adresse pas à moi, ou que c’est quelque chose qui remonte de loin dans le passé. Et ca encore c’est la version gentille, parce que le plus souvent, ca m’enerve tout simplement ce manque d’effort de la part de tout le monde (je parle pas de la famille hein, eux ils sont à part).

Bref, c’est assez rigolo de suivre cette evolution des choses, de se voir avancer en dehors de tout changement physique…