Courir
Par Mike, le 8 février 2007 à 21:47

Quand j’étais gamin, je revais d’aller dans l’espace. Je voulais devenir un de ces mecs au courage exemplaire, faire parti de ces rares qui ont reussi à briser les chaines qui les rattachent à la Terre. J’ai pourtant toujours su que je ne serais jamais un héros, et à choisir, je préférais n’être personne qu’être « une heroïne ».

J’ai vite pris conscience que je ne connaitrais jamais le bonheur, que les choses les plus naturelles me seraient à jamais interdites. Mais j’étais aussi persuadé de n’avoir qu’une seule chance. Je savais qu’on n’a qu’une seule vie, qu’après ca, il ne reste que le néant. Par conséquent, je n’avais pas tellement le choix. Soit en finir tout de suite et ne jamais rien connaitre, soit tenter de prendre ce que je peux… Et « tant pis » pour le reste. Je savais que jamais je ne serais heureux, car condamné à vivre comme une femme que je ne suis pas. Obligé de vivre dans une peau de lesbienne qui n’est pas la mienne, interdit de mariage, d’enfants, etc… Mais bon… Un peu, c’est mieux que rien…

Finalement, j’ai decidé de bouger. De taper dans les murs, dans les gens, dans leur réalité, d’imposer la mienne. Vivre a moitié ? Pourquoi ? Si justement on n’a qu’une seule vie… debout ! Depuis ce jour là, je cours après ce qui me fait defaut. Et ce putain de bonheur dont on a voulu me priver, je l’aurais ! Je serais p’tre pas un héros, mais j’veux mourir le sourire au levre, convaincu que j’ai vécu ce que j’avais a vivre, regarder en arrière et partir heureux !

A partir de là, tout est devenu limpide. Aujourd’hui, je me surprend souvent à me demander comment j’ai pu jouer si longtemps la comédie…

Ce dont je n’avais pas conscience, c’est de ce qu’impliquerait à mes yeux d’être un homme « socialement ». Je ne crois pas avoir une vision trop machiste des hommes, mais l’image d’une certaine force quand même. J’ai longtemps vu mon père comme quelqu’un qui ne faiblit jamais, un roc quasi innébranlable. (Longtemps, parce qu’entre temps je suis passé par là, et même si c’était loin d’etre mon but, je l’ai vu fléchir pour la première fois.) Quand j’étais gamin, je me reveillais quelque fois apeuré la nuit, mais je savais qu’il dormait au dessus, et que si il y avait un problème, il serait là pour nous défendre. Sur ce point là, je crois que « jouer la fille », ca m’arrangeait un peu finalement. Maintenant, j’ai peur de ne pas « être à la hauteur ».

Si y’a un autre point pour lequel j’apprecie la testo, c’est bien celui là. On m’a toujours dit, qu’un mec était bien plus costaud qu’une fille. J’me disais que ca devait être vrai, sans avoir réellement une idée de cette différence. J’ai souvent remarqué avoir moins de force que « les autres filles ». Et putain que c’est impressionnant la différence depuis que je suis hormoné. Je suis toujours très loin de Schwarzi, et mes petits bras ne doivent pas impressionner grand monde, mais y’a une enorme avancée dans mes capacités, alors que j’fais pas d’effort pour ca. Au niveau des bras, c’est choquant le changement de forme. Les muscles sont bien plus durs. Et je suis le premier à voir la différence, je peux faire avec une facilité étonnante des choses quasi impossible il y a deux mois. Deux fois moins d’effort pour deux fois plus de résultats :)

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