Today, my day.
Par Mike, le 27 novembre 2008 à 22:42

J’ai toujours adoré mon anniversaire. Ce jour rien qu’à moi. Y’a pas à dire, le 28 novembre, c’est LE jour où il ne s’est jamais rien passé, où il n’y a qu’une seule et unique chose à fêter : moi. Ces dernières années, j’avais adopté un petit rituel. Le jour de mon anniversaire, je faisais pêter les cours, et je tentais d’organiser une journée « parfaite ». Pas de limite, pas de contraintes, juste ce que j’avais envie de faire, rien de plus. Cette année, les choses risquent d’être bien différentes. Mon anniversaire, je vais le fêter au boulot. Grosse journée en plus : mise en production du projet sur lequel je bosse depuis plusieurs semaines. Gros stress en prévision, mais quelque part, ca me plait. Premier job, premier pas dans la vie, la vraie, et faut que la première étape importante tombe ce jour là. Un autre grand pas c’était produit un 28 novembre, il y a deux ans exactement : ma première injection de testo.Putain, ca faisait un bail que j’avais rien posté ici. J’ai failli plusieurs fois. Parler d’anecdotes useless autour, de cette cuisse que j’me suis bloqué une semaine, de cette peur des piqures qui m’a tiraillé un moment, du passé qui est venu sonner à ma porte ou plutôt à ma boite aux lettres, de mon stage qui est parti en sucette, de la fin du bahut, de mon nouveau boulot… Il y en aurait eu à dire, mais j’ai pas réussi à trouver l’envie. Dans un premier temps, je crois que j’ai vraiment eu besoin d’un break, faire une pause avec cette partie de ma vie qui avait prit tellement de place au cours de ces deux dernières années, me tourner vers le reste des choses, vers « la vie, la vraie ». Puis ensuite, cette rupture. J’ai été tenté d’apaiser ma douleur en écrivant quelques mots, mais c’était trop dur. Finalement, tout ce qui a été écrit ici s’est produit « avec elle », et continuer « après elle »… Je sais pas, j’y arrivais pas. Bref, je ne suis jamais rentré dans les détails de ma vie de couple, alors continuons ainsi. Juste qu’aujourd’hui sans pouvoir (ou surtout vouloir) expliquer concrètement le pourquoi du commment, ca va.Les choses ont donc bien bougées en quelques mois. J’avais parlé de mon début de stage qui se passait bien, mais les choses se sont dégradés. Pour résumer, je dirais que mon patron a choisi d’interpréter ma timidité comme un rejet de lui et de sa boite. Partant de ca, il s’est mis à m’exclure de plus en plus, et à ainsi provoquer une seule chose : que je ne le supporte plus, ni lui, ni sa boite. La fin de stage s’est faite dans la douleur, chaque jour à subir les heures, comptant les jours qui me séparaient de la délivrance. Ce 30 septembre, j’ai pas demandé mon reste « aurevoir tout le monde et à bientôt… ou pas ».La suite ? Direction Paris. Oui, moi le sudiste qui est tant et tant critiqué Paris me suis finalement décider à tenter l’aventure parisienne. Nouveau taf, nouvelle ville, nouvelle vie. Je dois dire que jusque là, les choses se passent pour le mieux. Mon boulot est génial, réellement génial. Je revis. Et Paris ? Ben Paris, en fait c’est chouette. Bon ca manque de soleil, mais c’est en réalité une super ville, qui bouge sans arret, un tas de choses à voir, à découvrir. Je partais avec un a priori totalement négatif, et me voila conquit.Coté transition par contre, c’est au point mort. L’hysto est en attente. En attente d’avoir le temps et la motivation. Faudra que j’y passe je le sais, mais pour l’instant j’ai d’autres chats à fouetter. Ma demande de changement d’état civil a été déposée, je suis, là aussi, « en attente » d’un reveil du tribunal…J’continue donc mon bout de chemin, de nouvelles aventures, loin de ce qui m’agitait il y a deux ans, tel un mec lambda, et y’a pas à dire, c’est le pied.La vie, la vraie, ca roxx.PS: Allez, spéciale casdédie à Gemnini, ancienne lectrice secrète de ce blog :p

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Retour au pays
Par Mike, le 6 avril 2008 à 0:36

Voila plus d’un mois que je suis rentré au pays, avec en prime un nouvel appart 3 fois plus grand que l’ancien. Y’a pas à dire, ca l’fait. Quoi qu’il en soit, et aussi heureux que ca puisse me rendre, ca a été assez perturbant au départ. En fait, je crois que ca l’est toujours un peu… Je m’étais habitué aux choses : mon quotidien à Nice, les retours familiaux de temps en temps à Nimes. Et là, pof, on compile le tout pour donner une nouvelle vie à Montpellier. D’un coup : plus de repères, plus aucune sécurité nulle part, juste un bond dans un passé modifié. La première semaine a été la moins évidente. Une grosse claque dans la tête, ce genre de moment où on revoit se jouer un bout du passé, mais d’un autre point de vu. Point de vu qui était bien sur celui de mes parents, et le passé en question ces 5 dernières années. En fait, j’me suis retrouvé d’un coup à voir l’histoire telle qu’ils l’ont vu, sans les moments où j’étais loin et pas vraiment bien, juste mes week end ici où je faisais tout et surtout n’importe quoi, des trucs et des réactions qui me ressemblent pas, mais qui découlaient de mon quotidien qu’ils ne connaissaient pas. Bref, tout ca ne doit pas être très clair, surtout dans ma fatigue du soir, mais ca a pas mal été le bordel. J’ai passé les premiers jours quasi dépressif à pas faire autre chose que ressasser les choses.

Puis bon, comme tous les coups de blues ca passe, et la vie reprend le dessus. En fait, hormis cette semaine space, les derniers mois ont été géniaux, le pied d’enfer. C’est assez difficile à décrire, mais certains moments « clés » resteront sans doute un bout de temps dans le top10 des jours les plus jouissifs de ma vie. Je m’étais taté à déballer tout ca ici avant, mais je flippais que de coller des mots sur des emotions les gachent. Pour tenter de décrire, j’ai réalisé que j’étais un des mecs les plus chanceux du monde. J’ai eu la veine de 1) trouver la voie qui me plaise 2) avoir la possibilité de la prendre 3) être bon dedans 4) que cette voie dans laquelle je suis bon m’assure a priori d’un avenir professionnel radieux. A partir de là, ca a été l’extase. Comment dire… C’est comme rever d’un truc, avoir envie qu’il se réalise, flipper, toussa, et d’un coup l’avoir devant soi. Mais ne pas vraiment l’avoir, juste le caresser du bout des doigts, le deviner, mais pas trop, pour ne pas être décu, juste l’imaginer, sans doute plus beau qu’il ne sera réellement, mais savoir qu’il est là, à nous, et savourer chaque instant. Finalement, c’est un peu ca l’image de mon avenir actuellement, du reve, rien de vraiment concret, mais la putain de bonne sensation que tout, mais vraiment tout, sans aucune limite, est possible. Ca peut sans doute paraitre con, surtout de la manière dont je l’exprime, mais c’est putain de vraiment génial.

Pour les trucs plus terre à terre, ben heu… j’ai commencé mon stage lundi dernier. J’ai donc choisi d’aller dans une petite boite d’une 15aine de personne. Pourquoi ? Tout simplement parce que après réflexion et révision de mes objectifs, j’ai compris qu’un des trucs les plus primordials pour moi à ce jour, c’était d’avoir un taff pour autre chose que payer les factures. Bien sur il doit les payer… et si il pouvait laisser un peu de rab je serais pas contre :p mais j’ai surtout envie de faire parti de quelque chose, de plus que me lever le matin bosser juste parce qu’il le faut, de vraiment réaliser un truc. Tout ceci à mon échelle et dans mon domaine bien sur. Au final, rien de tout ca ne collait avec 90% des boulots qu’on me proposait, à savoir faire partir d’X ou Y grosse SSII pour lesquelles je serais un employé lambda qui sert à rien, dont on se passe facilement, et qu’on déplace de boite en boite au gré des contrats. Me voila donc au milieu d’une petite SARL, pas trop petite non plus histoire qu’il y ait une bonne dynamique de groupe, mais assez petite pour y avoir une vrai place à moi. Bon c’est vrai que pour l’instant je suis juste le stagiaire qui vient de débarquer, mais un jour qui sait :p

J’avais choisi le stage il y a plusieurs mois, et avais plus ou moins décidé de ne pas y penser, de ne pas me prendre la tête et de sauter dans le bain au dernier moment. Résultat des courses, je n’y ai quasi pas pensé, jusqu’au vendredi avant mon démarrage où on m’a appelé pour une réunion pré-début de stage afin de m’exposer ce qui serait attendu de moi. Grosse bouffée de stress d’un coup, limite panique à bord de peur de passer pour un boulet. Au final c’est ce qui a du arriver vu que j’ai laché 3 phrases durant toute la réunion, et qu’aucune d’elle n’était dans un francais correct. J’espere avoir remonté la pente au cours de la semaine passée ^^

L’ambiance au taff est plutot cool, dans le style assez détendu. En fait c’est assez « marrant » la séparation des choses. Les filles s’occupent des ventes/payes/embauches/etc, les mecs sont tous ingénieurs. Je sais pas si c’est voulu, ou si c’est fait expres, mais ca fait que j’me retrouve dans une équipe 100% masculine, où ca s’insulte et fait des concours de pets à tout va. Bon j’exagère, ca n’est bien sur pas que ca, et heureusement, mais j’ai plus l’impression d’être au milieu d’une bande de pote qui délire qu’au travail. Je sais pas si c’est la réalité, ou si c’est ma perception des choses, mais dans ce genre de « schémas » je sens toujours une certaine concurrence entre tous les mecs du groupe. Un trip à « celui qui pissera le plus loin », et ca fait que j’ai un peu du mal à m’y sentir à ma place. Mais j’ai pas envie de retomber dans mes anciens clichés, me planquer dans un coin pour tenter d’etre invisible. Je vois vraiment ca comme un gros défi pour moi, autant sur le plan humain que sur le plan professionnel, et j’ai envie de voir de quoi je suis capable.

Le reste ? Ben c’est essentiellement la famille. De ce coté là aussi ca va, ca va même beaucoup mieux, essentiellement avec mon père. On est pas les meilleurs potes, loin de là, je pense même qu’on s’approche plus de la case inconnu. Y’a qu’à voir il y a quelques jours quand une amie du boulot de ma mère savait que ma couleur préférée quand j’étais petit était le vert, alors que lui ne le savait pas… C’est pas toujours évident. Ni pour l’un ni pour l’autre, mais je vois qu’il fait des efforts, alors je me dis qu’il ne tient qu’à nous de reconstruire les choses…

Edit : Ah oui, j’en oublie un truc ! Ma transition. Que dire… Rien je crois. C’est actuellement la dernière de mes préoccupations. Je suis en train de monter un dossier avec mon avocate pour tenter le changement d’état civil avant l’hystérectomie. Si ca marche tant mieux, si ca marche pas j’en ferais pas un drame. T’facon cette hysto je la ferais tôt ou tard, alors je referais ma demande ^^ Quand j’ai commencé ce blog, je me plaignais de trop regarder les autres vivre au lieu de vivre ma vie. Il est temps que ca change.

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Merci la gastro !
Par Mike, le 6 mars 2008 à 21:38

A ce qu’il était prévu, je devrais être entré en clinique ce soir, et me faire opérer demain. Mais bon, les choses ne se sont pas du tout passées comme elles auraient dû. Ca a commencé il y a plus d’une semaine quand le chir m’a téléphoné pour m’annoncer que mon hysto était avancé de 2 jours. A priori, deux jours, c’est rien. Mais au milieu d’un démenagement et d’un planning ultra serré c’est énorme. Sur le coup j’ai accepté, faut dire que pas vraiment le choix puisque c’était soit 2 jours avant, soit 2 semaines après, et avec mon stage qui débute à la fin du mois… Ben pas vraiment le choix. Deja que j’avais pas du tout mais pas du tout envie d’me faire opérer… L’idée que se soit avancé ne me séduisait pas vraiment.

Le premier souci, ca a été que mon démenagement ne s’est pas fini en une fois. Après le week-end, il restait encore qq petits trucs à faire, qui ne pouvait pas attendre un mois, et que je n’aurais pas pu faire juste après mon hysto. D’être pas pret, ca ajoutait pas mal à ma non-envie. Le second, c’est que j’me suis retrouvé malade lundi. A avoir cotoyé mon père et sa gastro que ma mère lui avait transmis, c’était à mon tour de l’avoir. Pour l’anesthésiste les choses étaient claires : pas d’opé si j’étais encore fievreux ou nauséeux mardi soir. Et au lieu de me déprimer je m’en suis retrouvé énormement soulagé… Ca faisait qq temps que je tentais de me trouver toutes les excuses possibles pour éviter l’opé et voila qu’elle s’imposait à moi. Je n’allais p’tre pas avoir besoin de me forcer au nom d’un maudit changement d’état civil !

En même temps, ce soulagement me culpabilisait. Je sais pas… j’avais peur qu’il soit percu comme un doute de ma part, une tentative de stop voire marche arrière, alors que mon problème n’était pas du tout là. Ce qui coincait pour moi c’était devoir à nouveau me faire endormir, charcuter, squatter une chambre de clinique pdt une semaine, et être emmerdé plusieurs semaines ensuite. Rien de bien palpitant, et surtout, contrairement à la mammec, rien de clairement positif qui allait en découler sur du cours terme. Autant j’attendais la mammec comme une putain de libération au quotidien et était motivé par ce but ultime que d’enfin un jour pouvoir rédécouvrir le bonheur que de porter un tshirt à meme la peau et sentir le vent qui s’y engouffre de temps en temps, autant l’hysto n’avait aucun effet immédiat, mais seulement deux bénéfices sur du long terme : me débarasser des douleurs qui me privent d’une nuit par mois et permettre mon changement d’état civil.

En fait, au départ ce qui me motivait à mort pour l’hysto, c’était ce changement d’état civil. Je flippais d’en chier à trouver du taf, un appart, etc. Et finalement ben, j’ai fais tout ca sans, et sans aucun souci. J’ai trouvé un stage en claquant des doigts, et ils s’en cognent du détail qu’est mon prénom, l’agent immobilier par lequel je passe est un con fini qui s’embrouille chaque fois qu’il me parle mais qui n’a en aucun cas le courage de me dire en face que je le dérange et qui m’a donc laissé avoir l’appart que je voulais, et dans toutes les démarches que j’ai du faire pour edf, france télécom et toute la clique, on m’a laissé être monsieur Mickael B. sans me poser la moindre question. Du coup, en dehors quelques anecdotes où j’ai l’impression de jouer à James Bond, mon état civil ne m’empeche pas de vivre. Je veux le changer ca s’est clair, mais je n’y vois aucune urgences qui faisait que mon opé ne pouvait en aucun cas être annulé.

Bref, je m’éloigne dans les explications… Tout ca pour en venir au fait que mardi soir, même si j’étais pas au top de ma forme, je n’étais plus vraiment malade, mais plus du tout motivé pour me faire opérer, et j’ai donc choisi d’annuler. J’crois vraiment que j’suis pas encore remis de ma mammec. Parce que même si ce que j’ai eu n’avais rien de lourd et de grave, pour le phobique des piqures, des cicatrices et des sutures que je suis, une mammec avec en prime un hématome, deux ponctions, et une super nécrose, c’était un poil trop. Et remettre ca meme pas six mois apres, et ben… non. Je sais qu’il y a des chances pour que ca décalle tout de six mois encore à cause du stage, et ce au minimum, mais je m’en tamponne. Les six derniers mois ont été suffisament rempli avec la mammec, mon dernier semestre d’étude, mon projet, ma recherche de stage et d’appart, puis mon démenagement, pour que je savoure tranquillement ce mois de liberté, sans opé.

Je vais tenter d’aller voir mon avocate dans les semaines à venir, et de la convaincre de la possibilité de tenter un changement d’état civil sans encore avoir effectué l’hysterectomie, sachant qu’elle sera faite d’ici qq mois… Je verrai bien ce qu’elle en pense.

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Radis le legume merveilleux
Par Mike, le 23 janvier 2008 à 19:38

PS (pré-scriptum et pas post-scriptum hein) : Ne faites pas attention au titre, il se reconnaitra.

Tout ce qui se préparait ces dernières semaines commencent à se réaliser, ou du moins à devenir de plus en plus concret.

Pour commencer, le stage. Ne reste plus qu’à finaliser les accords. L’entreprise est ok, l’école est ok, je suis ok. Un papier, trois signatures, et ca roule. Enfin presque, tout ca est modulo le fait que l’entreprise ne sait pas que je suis trans. Comme je l’ai déjà dis je crois, j’me voyais mal leur annoncer lors du premier rdv tellement ca les regarde pas. Puis après ben… il n’y a en fait jamais l’occasion de caser ce truc ! Tout ca jusqu’à ce que j’décide d’en causer au responsable des stages de l’école pour tenter de faire apparaitre « Mickael » sur le contrat de stage. Et là surprise, il était d’accord, donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, la boite ne saurait pas, du moins pour le moment.

Deja à ce moment là, j’étais partagé. D’un coté super content parce que je venais de réaliser que pas une personne dans cette école ignorait qui j’étais, et de me rendre compte que malgré mon peu d’heure de présence j’étais connu d’un tas de gens qui pour moi était des inconnus, je sais pas… Ca me gavait. En un sens c’est tout ce qu’il y a de plus normal. Je sais que mon « cas » a été abordé lors de réunion après mon coming-out, pour informer les profs du changement, et c’est pas le genre de truc qui reste dans un cercle de quelque personne. Y’a qu’à voir comment ca circule dans mon « village natal » ^^ alors que je n’ai informé que ma famille et une amie d’enfance. En fait, ce qui me fait rire la dedans, c’est que tout le monde sait, mais personne ne me dit rien. Aucun commentaire ni positif ni négatif, le sujet est évité, mais tout le monde sait, et quasi tout le monde en parle à un moment ou un autre vu que les commentaires remontent via les personnes à qui je l’ai annoncé et qui elles m’en parlent librement. Bref… Rien de bien surprenant dans tout ca. Les ragots circulent, les gens commentent, mais jamais en face, et dans le fond : osef. Mais tout ca pour dire qu’au final, je ne cottoie quasi personne qui ne soit pas au courant de ma transsexualité, et donc j’étais curieux de ce que ca pourrait faire de bosser dans un endroit ou personne ne le sache.

Le revert de la médaille (ben oui, il y en a toujours un), c’est que si les gens ne le savent pas, et que je ne veux pas qu’ils l’apprennent, ca implique de continuer de le cacher. Ce qui n’est pas évident quand aucun de mes papiers ne portent une mention masculine. Ca va du numero de sécu qui va figurer sur le contrat, au rib qu’il faudra fournir pour etre payer. Bien sur… il y a toujours moyen de trouver un mensonge pour contourner tout ca, mais honnetement j’en ai pas envie. J’ai fais tout ca pour etre en paix avec moi même, pas pour partir dans une série de mensonge pour cacher mes origines. Je suis un homme. Mais un homme trans. C’est un réalité, et jamais rien ne pourra effacer le fait que j’aurais vécu plus de 20 ans sous une identité féminine. Pour tout ca, ca m’avait bien arrangé finalement qu’à l’école les gens soient au courant. Je n’ai pas du jouer à cache cache avec les autres élèves ou les profs, surtout au début ou le passing est loin d’etre à son apogé. Maintenant je n’ai plus ce soucis là, mais mon état civil continue de me poursuivre, et je n’avais en aucun cas envie de jongler avec.

J’en étais donc arrivé à la conclusion que l’entreprise ne saurait rien avant que je débarque, qu’ils signeraient normalement le contrat, que je ne dirais rien, mais que si une question devait arriver un jour à cause de mes papiers, je dirais la vérité ou du moins le traditionnel « je suis en cours de changement d’état civil ». Tout ca jusqu’à ce que je retourne à l’école voir ou en était les choses et que la secrétaire m’annonce qu’elle ne peut rédiger un contrat pour qq’un qui n’est pas présent sur les listes d’inscription de l’école. Soit. J’ai pu négocier pour que dans ce cas mes prénoms, féminin et masculin, soient tous deux présents. La vérité arrivera donc plus rapidement que prévue. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. C’est l’école qui doit contacter l’entreprise pour la signature du contrat. Soit je laisse rouler, soit je prend les devant pour leur dire de ne pas s’alarmer devant les prénoms, que c’est normal. Je sais pas… et surtout, si je veux les en informer avant, je ne sais pas comment le faire. J’me vois très mal les appeler ou les mailer juste pour ca. Il y a donc de grande chance pour que je laisse couler et que j’vois comment ca se passe lors de mon arrivée là bas.

Sinon, en parlant de prénom, j’ai rendez-vous lundi avec ma p’tre future avocate. J’ai commencé à rassembler les témoignages d’un peu tout le monde. Tout ca pour me retrouver moi aussi dans la célèbre « crise du prénom » :p En fait, de réaliser que j’allais devenir ce Mickael Adrian Charles B. m’a fait constater l’intrus dans la phrase. A savoir : Mickael. Mickael, pour ceux qui ont ratés mes débuts ^^ c’est en référence à Michael Knight, le héros de K2000. Ca date de mes 7/8 ans je crois, et j’me rend compte aujourd’hui que c’était plus un « fanstame » qu’autre chose : celui que j’aurais voulu être. Mais celui que je ne serai jamais. Deja parce que ma petite Saxo n’a rien de comparable avec Kit, ensuite ben… parce que je n’ai rien d’un Michael Knight. C’est assez difficile à expliquer. Au départ, c’était le seul prénom que je pouvais envisager, parce que celui que j’avais toujours rêvé d’avoir. Aujourd’hui que le fantasme devient réalité, il ne colle plus, ou du moins j’ai du mal à m’y reconnaitre. Puis je sais pas… Ca colle pas avec ma famille aussi. C’est sans doute le dernier prénom que mes parents m’auraient donné tant il est commun. C’est sans doute aussi pour ca que je l’appréciais. Aujourd’hui voila… c’est pas vraiment moi. Mais bon, tout ca n’a que peu d’importance. J’ai deja eu du mal à faire accepter Mickael, et il ne l’est pas encore partout, mais si il faut encore tout changer… Ou comment reperturber tout le monde :p Puis meme indépendament des gens. J’ai toute une série de témoignage pour un Mickael, toutes les preuves de mon existance sont à ce nom, mon futur stage l’est aussi. Donc bon, je vais partir du principe que cette crise n’est sans doute que passagère et du au fait que j’ai bientot rdv avec l’avocat pour lancer les démarches et que si il y a un choix à faire, c’est maintenant ou jamais.

Pour le reste ben… pour en finir avec le coté pratique de ma transition, j’ai rdv avec le chirurgien pour fixer la date pour mon hystérectomie lundi aussi. A priori ce sera pour la premiere semaine de mars. J’ai passé une echographie il y a quelques jours, je dois la lui amener, puis on fixe la date, et plus qu’à attendre. D’ailleur l’échographie ! C’était bien marrant ! Arrivé là bas, j’explique à la secrétaire que je suis trans, que je viens pour une echo dans le but de préparer une hysterectomie. Pas de soucis, elle est cool et elle a meme pas eu peur (c’est suffisament rare pour être noté). J’attend puis le doc’ vient me chercher : « Madame B. ! ». Je me leve, elle me voit : « oups pardon Monsieur ! ». Elle reregarde son dossier : « Heu… Madame ? ». Etant de l’autre coté de la salle, je n’ose crier et me dit que je lui expliquerai en privé. On rentre dans la salle pour l’echo, elle se retourne pas et me dit de me déshabiller qu’elle revient puis s’en va sans que je puisse en placer une. Je m’exécute donc, me voila en calbut, poils aux pattes et cicatrices. Ensuite, un autre docteur entre dans la piece, « Bonjour Monsieur ! ». Il prend mon dossier, le lit, et commence à me poser des questions (en appuyant sur ma vessie pleine a craquer vu que je passais avec une heure de retard) : « mais vous etes un homme né avec un utérus ? », « et vos chromosomes ils sont comment ? », « parce que meme si vous avez un utérus, vous avez des caracteres masculins bien marqués ». Impossible de lui faire piger que j’étais trans, que j’étais biologiquement 100% XX et que mon physique était conséquence d’un traitement hormonal. Faut dire que plus il appuyait sur ma vessie, moins j’arrivais à lui répondre clairement, mais quand même ! Tout ca pour conclure par un « mais alors, tout ce que vous avez fait est volontaire ? » :/

Après, reste la cours et la famille. Les cours… ben plus que 3 semaines. J’suis impatient et plein de regret en meme temps. Impatient de cette nouvelle vie. Plein de regrets des choses à coté desquelles je suis passé. Mais bon, le temps ne se rattrappe pas, alors j’me concentre sur l’impatience. La famille… rien de bien neuf. Je ne les ai pas vu depuis les vacances de Noel, mais j’ai le sentiment que les choses s’arrangent. Il y a quelques temps, j’ai réalisé un peu ce que je leur avais fait vivre. Je parle pas de ma transition en elle même, mais de ces 5 dernieres années. De tout ce que j’ai fais, de toute la peur qu’ils ont pu ressentir et de l’impuissance dans laquelle ils étaient. Confinés dans un role de spectateur pendant que je faisais tout sauter. Je crois que ma grand-mère a raison pour une fois. Il faudra qu’un jour je leur dise. Que je suis désolé pour tout ca… et que je les aime.

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Bonne Année !
Par Mike, le 6 janvier 2008 à 0:59

Reprise des cours après-demain, et donc retour dans mon p’tit appart après deux semaines au domicile parental. Un exploit de longévité qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Depuis l’annonce de mon début de transition j’crois. Ca fait du bien d’avoir pu rester ici si longtemps sans avoir une seule fois eu une soudaine envie de fuir loin.

Le plus space, c’est sans doute le fait qu’en réalité, rien n’a réellement changé. Mais je sais pas, si ce sont les détails, ou moi qui me fait moins de parano… Mais le fait est là, j’ai passé deux semaines plutot sympa ici. Rien de palpitant, des repas en famille, des discussions banales, des soirées entre copains. La routine quoi. Mais une routine qui manquait.

Maintenant, je suis impatient de la suite. Le retour définitif dans le coin, qui va impliquer revoir les gens plus de deux jours tous les mois (et encore), finaliser le passage à ce nouveau moi qui commence à pointer son nez, et p’tre enfin en finir avec ce passé. La boucle sera bouclée.

J’ai déjà trouvé un stage. Enfin, il est pas signé, mais il manque que la paperasse. Le mois prochain je termine ma tournée des apparts, puis visite à mon p’tre futur avocat, et auprès du chir et de l’anesthésiste pour mon hysterec. 2008 annonce la dernière ligne droite de ma vie d’étudiant, et de ma transition. Sans doute aussi les derniers pages de ce blog, dans lequel force est de constater… j’ai de moins en moins de chose à dire :p

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