Arrivée tendue. Mon père me lache à peine un bonjour tandis que je discute avec ma mère. En quatres jours, on n’aura pas été beaucoup plus loin. Par conséquent, l’ambiance familiale était loin d’être au mieu pour le reveillon. Comme d’hab, devant la télé. Et ca m’enerve. Mais je sais que si je fais une remarque ca va me retomber dessus. Alors soit. Joyeux Noel.

Lendemain. Repas traditionnel chez ma grand-mère. C’est je crois le jour de l’année que je préfère chez nous. On se retrouve tous (tous ?) là, ensemble. Une seule et unique fois au cours de toute une année. Distribution de cadeau, repas plus que copieux, c’est un des rares vestiges de Noel… J’me retrouve assis à coté de mon père durant le repas. Je le vois tenter de tourner la tête quand je parle. Je n’entend que peu le changement de ma voix, mais je n’ai qu’à le regarder pour être sur qu’il est bien là.

J’avais espoir que les choses puissent se rattrapper. Qu’on se mette enfin à parler après toutes ces années. J’aurais voulu que cette « épreuve » nous rapproche. Mais aujourd’hui, j’y crois plus. Son bonheur et le mien sont totalement incompatible. J’me permettrais pas de juger, parce que je sais pas ce que ca fait d’etre à sa place. Je sais pas ce que ca peut faire que de voir son enfant « vouloir » changer de sexe. Mais j’suis pas sur qu’il se mette à la mienne. Je pense même pas qu’il ait envie d’essayer. Dès que je dis que je souffre, j’ai droit à un « si ca peut te rassurer, moi aussi ». Merci pour la couche de culpabilité en plus…

Avec le peu de recul que je peux avoir, je crois que je suis decu. J’ai toujours pensé qu’il était plus ouvert d’esprit que ca. Maintenant, je vois que moi aussi je n’ai vu que ce que je voulais voir. Toutes ces « bizarreries sexuelles » le dérangent plus ou moins. Et le problème, c’est que j’en fais parti.