Devoir se construire à la force des bras, se battre pour une place, enfoncer des murs… Tout ca pour obtenir à peine ce que quasiment tout le monde a eu par défaut. Se sentir en mode « pause », impuissant, non maitre de sa vie. Savoir que ce sont des gens exterieurs qui permettront où non un accomplissement et un épanouïssement. Compter les années qui nous séparent de la délivrance. Le moment où l’on pourra enfin commencer à vivre. N’être jamais ce que les autres attendent. Une fille qui veut jouer au garcon, ou un garcon qui n’en est pas vraiment un. Comment envisager de commencer à construire un avenir alors que je ne peux même pas être moi ?

Quelques fois je me sens comme une grande blague. C’est trop gros, trop énorme. Ca ne devrait pas exister, et il a fallut que ca tombe sur moi. J’ai du mal à croire à la réalité de tout ca, du mal à croire que mère nature ne va pas se rendre compte de sa bourde et la réparer elle-même. 21 ans et la vie devant moi ? Non la galère, il va falloir se battre pour l’avoir sa vie. Se faire renaitre. Quelque fois je voudrais disparaitre. Pouvoir claquer des doigts et disparaitre d’un coup. Sans douleur ni souffrance, juste mettre fin à cette mascarade.

On avance à genou, on serre des dents, le coeur en sang on se traine…

Il y a cette mer sans fond dans laquelle je rêve de couler…

Ne plus avoir à supporter ce corps.
Ne plus avoir à supporter cette tete.
Ne plus avoir à supporter cette voix.
Ne plus avoir à supporter cette existance…
Et commencer à vivre enfin…

Heureusement tout ca ne dure pas… Trop de haine pour baisser les bras.

Je veux ma vie et je l’aurais.

Quelqu’en soit le prix.