Elle, lui et moi
Par Mike, le 12 octobre 2006 à 21:48

En dehors de la sensation que la relation avec mes parents menace de s’écrouler à tout moment, tout va pour le mieux. Enfin… dans la limite du possible. Je me sens bien, je me sens moi, je me sens heureux. Et amoureux ! J’ai la sensation de marcher sur un petit nuage, que mes pieds ne touchent plus terre. J’ai l’impression d’être plus libre chaque jour qui passe, de pouvoir enfin me laisser aller après tant d’année où j’ai tenté d’écraser ce p’tit bonhomme qui hurlait en moi.

Au départ, j’avais un peu peur de ne jamais arriver à me sentir bien après ces 20 années où j’ai tenté de séparer ma vie en partie bien distinctes pour arriver à survivre. J’avais peur d’avoir trop idéalisé « Mickael » et que la distance entre lui et « Amélie » soit trop franche pour permettre à un « moi » de s’épanouïr. C’est dur d’expliquer… Il y avait « Amélie » dans le quotidien. Cette personne qui tentait d’être transparente, pour qui un tas de choses étaient interdites. En clair, la partie visible bouffée par la comédie et la honte. A coté de ca, il y avait « Mickael » (avec l’accent cette fois hein !). Ce mec que je ne laissais vivre que lorsque je me retrouvais seul. Un « moi » perfectionné. Beau, intelligent, marrant, parfait quoi ! Je craignais vraiment que ces deux boites bien distinctes n’arrivent pas à se joindre, qu’il me soit dur de n’etre jamais celui que je suis dans mes rêves. Pourtant, en à peine quelques mois, j’ai comme effacé tout le passé. Je me trouve petit à petit, je me construis, quel bonheur de se sentir enfin soi ! Un début de deuxième vie :)

En contrepartie, dur dur de supporter ces moments où il faut jouer à être Amélie. Le bahut me saoule de plus en plus. Je ne sais pas encore ce que je vais faire vis à vis d’eux. D’un coté j’espere clarifier la situation sous peu, pouvoir être moi la bas aussi, d’un autre je ne suis pas sur que ce soit bien percu. J’ai pas d’allié la bas, et je ne crois pas qu’il soit évident de changer le regard de gens qui me connaissent vaguement depuis quelques temps deja. Tout serait plus simple si je pouvais changer d’école. J’ai pas envie de leur déballer ma vie, j’ai pas envie de devoir m’expliquer, j’ai pas envie de devoir subir leurs remarques. Et en meme temps, vu comme je traine les pieds pour y aller actuellement, et vu comme j’ai de plus en plus de mal à supporter cette comédie chaque jour qui passe.

Un autre point important : les stages de fin d’année. Deux mois de stage à partir de juin, et sept mois l’année prochaine. Une « première » approche du monde du travail, de ce que sera mon futur métier. Et je ne veux pas que ce truc soit une corvée à mes yeux. Mais est ce qu’une entreprise acceptera la situation ? Et l’école ? La note du stage compte pour quasi la moitié de la dernière année. Gros enjeux ! Inconsciement je me fixe comme délais la rentrée prochaine. J’en parlerais p’tre avant aux deux/trois personnes avec qui je parle un peu là bas. Je crois que ce qui determinera en grande partie mon choix, sera l’arrivée ou non des hormones. Wait and see…

Bref, beaucoup d’interrogation dans mon p’tit cerveau en ce moment. Je tente de me projeter dans l’avenir, mais vu que les décisions majeures ne m’appartiennent pas, ca tient plus du fantasme et du rêve que de la projection. J’essaye d’imaginer cette nouvelle puberté, cette renaissance, ce « nouveau » corps, cette nouvelle vie ! Pouvoir ne plus se cacher, pouvoir ne plus être géné, pouvoir parler à haute voix, pouvoir corriger les gens sans honte, pouvoir me présenter comme Monsieur sans rougir, pouvoir être libre dans ses bras, pouvoir être maitre de mon futur.

De temps en temps, en me regardant je reviens à la réalité. Et oui, pour le moment rien n’a changé, ce corps est toujours le même. Il faut attendre… C’est long… Puis j’ai peur du jour où j’aurais l’accord du psy. Même si ils s’y attendent, je pense que ce sera une sacré claque pour mes parents. Ce ne sera plus « je vais le faire » mais « je le fais ». Pourquoi je dois leur faire ce mal pour être bien ? Je sais que je n’y suis pour rien, mais eux non plus. Et même si je le subis plus qu’eux au quotidien, même si tout ce que je demande c’est de pouvoir vivre ma vie comme ils ont pu vivre la leur. c’est dur de faire du mal à ceux qu’on aime. Puis c’est un peu contre nature de devoir blesser ses parents pour trouver la paix et le bonheur…

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4 commentaires

Par miss moi, le 13 octobre 2006 à 16:29

Il est difficile de gérer un personnage aux yeux du monde et un être à part entière dans un même corps
qui ne correpond qu’à celui d’Amélie.
Mickaël transparaissait surement déjà malgré tous les efforts déployés par Amélie avant qu’il prenne totalement conscience de ce qu’il était et surtout de ce qu’il était capable de faire pour pouvoir rester (mentalement) et devenir pleinement Mickael (physiquement), quel que soit le nom que ton entourage lui a donné au cours de ton existence.
Ces personnes t’ont connu Mickael avant même que tu en prenne le nom aux yeux du monde, et ce n’est pas parce que maintenant Mickael prend vie aux yeux du monde que les personnes qui l’ont découvert sous un autre nom ne peuvent pas continuer à avoir les mêmes relations avec lui qu’avant. Ce n’est pas parce qu’il sort du tiroir où il était caché qu’il doit abandonner tous ceux qui l’ont aimé avant.
Celà demande énormément de courage de continuer ou de retisser des relations avec les personnes qui n’ont pas su ou pas voulu voir Mickael en dessous du vernis Amélie, l’échec est possible, voire probable, mais des succès peuvent survenir avec de la patience et du temps.
On peut essayer de montrer une certaine image de soi, il y a certaines personnes qui t’ont deviné durant ces années, si tu cherches autour de toi, tu trouveras probablement des gens qui ont aimé Mike. Tu pourras toujours t’appuyer sur eux,surtout dans des moments pareils qui exigent énormément de sacrifice et une interminable attente. Ta famille proche n’a peut être pas le recul nécessaire pour se contenter de soutenir Mike, mais je suis persuadée que d’autres personnes ont compté dans ta vie à une époque et qu’ils peuvent encore t’être d’un soutien précieux. S’ils ont aimé le Mike caché, ils aimeront le Mike révélé aux yeux du monde, et si jamais lorsque tu leur révèle tu te rend compte que leur réaction n’est que rejet, tu auras au moins la certitude qu’ils n’aimaient que cette Amélie qui n’existe pas dans le monde réel, qui ‘était qu’une facette mondaine et que Mike, qui seul existera dans le futur, n’a pas de regrets à avoir.
Dans tes messages, tu as l’air d’avoir peur de la solitude, et c’est normal dans des moments pareils. J’espère que mon message poura t’aider à faire le point sur les personnes qui sont vraiment importantes pour toi. En espérant également que tout ira pour le mieux pour toi à l’avenir.


Par Mike, le 13 octobre 2006 à 17:27


Par luke, le 13 octobre 2006 à 23:45

Pareil chez moi.
Je me sens bien à part…ça… Heureusement, il y a de moins en moins de situations où je dois jouer un rôle. Et même si le dire aux gens qui te connaissaient avant peut être difficile, le commentaire qui a été posté est vrai : Mike était déjà là, intérieurement.
Et si ils t’appréciaient, c’est qu’ils appréciaient Mike, parce que ce n’est ni un prénom ni une enveloppe physique qu’ils appréciaient, mais une personne, et cette personne c’est forcément toi.


Par Mike, le 14 octobre 2006 à 12:05

Je crois que c’est plus compliqué que ca… Surtout en interne… C’est avant tout de mon « détriplement de personnalité avancé » dont je parlais plus haut…

Pour le reste du monde, dans ce genre de cas, ce qu’on est est caché par la honte et le malaise dans lequel on vit. Sauf avec les gens très proche avec qui on peut se laisser aller, et qui donc nous connaissent tel qu’on est réellement, le reste est bouffé… Bien sur, ces gens ne comptent pas et donc c’est pas forcement bien important en dehors du mal être qu’il en resulte sur le coup….

En ce qui me concerne, je pense que si le lien entre ces personnes de mon passé est si fin en ce moment, c’est plus du à la distance géographique et à des déceptions qui n’ont rien à voir avec mon « problème »… Besoin de faire un peu de ménage… Voir ceux pour qui on compte et ceux pour qui on n’est rien… Ceux qui penseront à prendre des nouvelles de temps en temps, et ceux de qui on entend plus parler depuis quasi un an… Besoin d’inverser les roles le temps d’un instant… (Juste en réponse à l’inconnue du premier commentaire).


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