Et si on fermait les yeux
Par Mike, le 15 octobre 2006 à 18:20

Je crois que j’avais dans les 7 ans quand ca a commencé. Je ne sais pas d’où c’est venu. Chaque soir, dans mon lit, je reste quelques instant à rêver avant d’essayer de dormir. Au départ, je m’imaginais dans la vie d’autres. C’était une manière de vivre ma vie de mec par procuration. Puis j’ai fini par avoir envie d’explorer ma vie à moi.

Alors, je me suis mis à me construire tout cet univers. Basé sur une partie de ma réalité, extrapolé par mes rêves d’enfants. J’y ai fait grandir ce petit garcon qui ne pouvait s’exprimer dans mon quotidien.

C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai choisi ce prénom. Je voulais le nom d’un héros. Mon imaginaire du moment était remplit d’Indiana Jones, de Luke Skywalker, de Clark Kent, de Peter Parker ou de Bruce Waine. Mickael a remporté la loterie. (Pour info, c’était Michael Knight – de K2000.)

Bref, à mi chemin entre mon quotidien et ces mondes qui me faisaient rêver, j’ai batti tout un univers dans lequel j’aimais me réfugier chaque soir. C’était mon moyen de combler ce que je ne pouvais avoir, d’exprimer qui j’aurais aimé être. C’est devenu ma drogue. Je ne saurais pas dire le temps que j’y passé à cette époque, surement une petite heure. Je me souviens avoir pensé que ca ne durerait pas, qu’il y avait peu de chance que je fasse encore ca quelques années après. Pourtant, à 18 ans j’y étais toujours. Il me manquait même tellement de choses que j’y passais encore plus longtemps. Des heures entières chaque soir et chaque matin. Je dois avouer, qu’aujourd’hui encore il m’arrive d’y retourner pour me « ressourcer ».

Honnetement, je crois que c’est ca qui m’a permis de tenir pendant mon adolescence. Si je n’avais pas pu me réfugier dans un endroit dans lequel j’étais bien comme ca, je crois que ca aurait pu encore plus mal tourner… Je me rappelle, lorsque je ne dormais pas seul car chez des copines, au moment de se coucher, j’avais pour seule envie de rentrer chez moi. Je savais qu’il n’y aurait « rien » ce soir, qu’il faudrait attendre demain alors que j’en avais « besoin ».

Je peux remarquer que certaines des personnes qui sont le plus importantes à mes yeux n’ont jamais eut le droit d’entrer dans ce monde. Je crois que ces gens avaient deja la place que je souhaitais dans ma vie, il n’y avait aucun manque, rien à rattraper… Je crois que justement ce sont les gens qui seront le moins surpris en me voyant évoluer car ils me connaissent deja à travers le masque que je portais.

C’est marrant avec le recul de voir l’évolution des choses. Au départ c’était un trip des plus fantastiques, et au fil du temps, il s’est rapproché de moi, tout comme je me rapproche de lui. Je deviens moi, et cet univers descent de son piédestal pour coller à ma réalité. Je crois que ma transition sera finie le jour où lui et moi ne feront plus qu’un. Le jour où je serais enfin parfaitement bien dans mes pompes.

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