Come back in the fonky claque !
Par Mike, le 28 février 2007 à 20:21

Quand je suis parti, j’me sentais trop bien… vraiment bien… La testo a un effet magique, et même si mon corps n’est pas encore masculin, il est de moins en moins féminin, et ca me fait le supporter de plus en plus. A l’école, Mickael se fait adopter et pas une seule personne ne se trompe de prénom, reste les accords dans les phrases, mais c’est juste de l’habitude et ca passera. Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes (ou presque). Et tout ca me faisait encore plus redouter ce sejour en famille. C’est pas que je ne voulais pas les voir, c’est que je sais comme l’ambiance peut etre tendue… J’étais bien, et j’voulais pas casser ca…

Mais bon, comme d’hab, entre ce qu’on veut et ce qu’on a… J’ai debarqué finalement vendredi soir ils ne m’attendaient que pour dimanche. Et dès le départ j’ai pu voir la bonne surprise que mon arrivée apportait dans le ton bien triste de mon père : « Mais tu devais venir que dimanche… ». Ben oui, surprise ! On était au moins deux à redouter ce retour. Je suis quasi sur qu’il a pensé que son week end allait être gaché. Pas qu’il ne veuille pas me voir, mais qu’il n’avait pas envie de ce que mon image lui renvoit…

Repas dans un silence religieux. On parle un peu avec ma mère. Lui, rien. Enfin rien jusqu’a dimanche où il a debarqué en gueulant dans ma chambre comme quoi je disjoncte vraiment de plus en plus, que je fais n’importe quoi, etc, etc… Je sais que l’ambiance n’est pas à la fête, mais j’en ai marre de prendre des reproches dans la tête. J’ai rien fais de mal, et j’vois pas en quoi je déconne de « plus en plus ». Il a finalement conclu en disant qu’il se demande vraiment pourquoi je viens, parce que lui n’acceptera jamais ma nouvelle identité. Après ca, on n’a plus échangé un mot. Sympa les repas juste lui et moi…

Le pire, c’est que dans le fond, les choses ont toujours étaient comme ca. Je suis là, dans ma chambre, et je n’en sors pas. C’était comme ca quand j’habitais encore avec eux, c’était comme ca l’année dernière quand je venais le week end, et c’est comme ca maintenant. La seule différence c’est la tension qui règne et qui rend mon hibernation si enervante pour eux, et si vitale pour moi. On n’a jamais vraiment parlé, on n’a jamais vraiment fait de choses ensemble, et c’est pas ce bordel qui va aider les choses à se décoincer. Je ne leur reproche pas, loin de là. J’aimerais juste qu’on ne me le reproche pas non plus. Je sais que si ils s’enervent c’est parce que c’est plus simple d’être enervé que d’être triste. Je sais qu’ils veulent me voir. Le truc c’est qu’ils veulent voir leur fille. Et que ma gueule et ma voix en pleine mue ne font que leur rappeller cette vérité qu’ils ne sont pas pret à accepter.

J’avais l’impression qu’ils avaient compris que c’était ce qu’il me fallait… Là je sais plus… Mon père m’a clairement dit que selon lui j’dois vraiment faire soigner ma tête, que tout ca est trop fou pour etre fait. C’est tellement con quand on y pense, fille ou garcon, c’est juste moi. Et c’est pas une opération ou un traitement hormonal qui changera ma personnalité, ce que je suis vraiment. Je suis et je resterais l’enfant qu’ils ont mis au monde. Avec les même idées, les même rêves… Sauf que maintenant, je pourrais les réaliser ces rêves… J’aimerais qu’un jour ils acceptent, qu’ils comprennent, qu’ils fassent un premier pas vers cette nouvelle identité comme ils disent. En essayant de neutraliser les phrases, par exemple, ce qui m’éviterais de prendre du « elle » dans la tête à longueur de journée.

Et dire que moi pendant ce temps, je cherche comment trouver l’argent pour me faire opérer… Dans un sens, heureusement que j’ai pas un rond, j’ai pas à me torturer avec l’idée de leur faire du mal une nouvelle fois. Puis même eux en sont conscients. Ils savent que j’ai pas un radis, et ca les arrange bien. En même temps, je suis sur qu’ils flippent de peur que je fasse vraiment n’importe quoi en me faisant par exemple opérer par le premier cretin qui me proposera un prix abordable. Je souffre et je les fais souffrir… Et personne n’est en capacité de tendre réellement la main à l’autre…

Quelque fois, j’me dis que j’devrais en finir une bonne fois pour toute. Ou mieux, que je devrais ne pas être né ce qui leur aurait évité pas mal de galère. J’me demande si eux se le sont deja dis…

Au final, tout les intants que je peux passer chez eux se retrouvent gachés par tout ca. Au quotidien, j’oublie les choses, j’en parle quasi pas, et j’y pense pas tant que ca. Mais là, je sens tellement que les choses sont faussées que je ne peux penser à autre chose. Je suis parti mercredi au lieu de dimanche. Direction Paris pour se changer les idées.

Je voudrais remonter le temps, revenir 22 ans en arrière, ce mercredi 28 novrembre, où aux alentours de midi et demi quelqu’un à lacher un « c’est une fille ». Remplacer ce « fille » par « garcon ». Et tout recommencer.

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Un commentaire

Par erwan, le 22 mars 2007 à 17:43

j’aimerai tout comme toi tout recommencer sur de bonnes bases en étant moi meme !!!! je te comprends et te soutien a 100% pour connaitre la même galere!!!

soit fort !!!


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