Il y a des fois où on traine à écrire. Pourtant j’ai envie de garder des traces de tout ca. Et pas que des mauvais moments. Alors on attend un peu, et on garde les choses précisieusement en soi, comme un secret qu’on ne veut pas partager.

Ca faisait bien deux ou trois mois que la situation avec mes parents pietinnaient voire empiraient. Et au fur et à mesure la colère gagnait sur la tristesse. Je commencais à croire que la partie était perdue et qu’il faudrait bien qu’on se l’avoue un jour. Au milieu de tout ca, il y avait l’anniversaire de mon père qui approchait. Et une folle non envie d’y aller.

Je crois que jusqu’au dernier moment j’attendais qu’ils me demandent de ne pas venir. Arrivée tendue. A peine un mot, et j’avais deja envie de repartir. A quoi bon venir pour ca ? C’est finalement ma mère qui s’est décidée à brise cette glace. Des larmes plus que des mots, mais putain que ca fait du bien de pleurer quelque fois, de revoir de l’amour au milieu de tout ca. Je crois que j’avais vraiment besoin de la voir et de l’entendre, de comprendre un peu mieux que je lui enleve sa fille. Une fille qui n’a peut-être pas vraiment existé pour moi, mais qui l’a été pour elle.

Finalement, c’est la culpabilité qui a repris la place laissée libre par cette colère. La culpabilité de la priver de cette fille. C’est bizarre ce truc de tuer quelqu’un qui n’existe pas, ou de tuer quelqu’un qui restera vivant quelque part. C’est bizarre, mais c’est un peu ca, du moins pour eux. D’ou le paradoxe avec ma renaissance.

Bref, au final, j’me sentais encore plus mal après qu’avant, mais un bon mal. Un mal plein d’espoir. L’espoir qu’une fois ce deuil fait, ils puissent acceuillir ce nouveau fils. Et peut-être un jour être plus proche qu’on ne l’a jamais été.